• Le président rattrape son retard au premier tour (28%), sans pour autant que le candidat socialiste dévisse (31%).

    Au second tour, un large rassemblement se forme pour sortir le sortant.

    François Hollande et Nicolas Sarkozy sont crédités respectivement de 60% et 40% des voix au second tour, selon notre sondage TNS Sofres (AFP) François Hollande et Nicolas Sarkozy sont crédités respectivement de 60% et 40% des voix au second tour, selon notre sondage TNS Sofres (AFP)

    Il y a deux manières de lire la dernière livraison du baromètre TNS-Sofres sur les intentions de vote pour la présidentielle de 2012. On peut resserrer l'angle et constater alors que l'écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, au premier tour, est en train de se réduire. Le président sortant tire profit, à l'évidence, de la raréfaction de l'offre à droite qu'il a lui-même organisée. Avec 28% des voix, il retrouve un niveau plus conforme à son statut. La disparition de Jean-Louis Borloo, autrefois crédité de 7 à 9% des voix, explique pour l'essentiel cette remontée qui écarte, pour l'instant, le spectre d'un 21 avril à l'envers.

    François Hollande, pour sa part, referme la parenthèse enchantée de la primaire qui l'avait propulsé à des niveaux qu'il avait lui-même jugés extravagants. Avec 31% des voix au premier tour, le candidat socialiste a perdu, en moins d'un mois, tout le bénéfice de sa nette victoire dans la compétition au sein de son propre parti.

    Si l'on raisonne ainsi, la dynamique est donc du côté de la droite. L'entrée en campagne du non-candidat de l'Elysée a porté ses fruits. Au premier tour tout au moins car, au second, sa déroute est complète. Avec 40% des voix, il réalise la plus mauvaise performance d'un président sortant, sous la Ve République, à ce stade de la compétition. En novembre 1980, Valéry Giscard d'Estaing, le dernier qui ait tenté d'être réélu sans phase préalable de cohabitation était donné vainqueur avec 53% des voix. On connaît la suite…

    C'est d'ailleurs ce qui conduit à analyser l'enquête de la Sofres, en élargissant, cette fois-ci, l'angle de lecture. Depuis tout juste un an, quatre sondages d'intentions de vote ont été réalisés par cet institut, pour "le Nouvel Observateur". Lorsqu'on les place bout à bout, on s'aperçoit que l'opinion ne bouge pas, comme si les rapports de force étaient établis de longue date. En novembre 2010, le total gauche s'établissait déjà à 45%, dès le premier tour. Le champion socialiste – alors DSK – dominait la compétition avec 27% des voix puis 62%, lors du choc final face à Nicolas Sarkozy. En février puis en mai dernier, c'est à ces mêmes niveaux qu'aux deux tours le mieux placé des socialistes assurait sa domination dans la bataille élyséenne.

    Une affaire de rejet

    Quels que soient les événements, l'affaire du Sofitel de New York, la primaire, la crise financière européenne, la montée du chômage…, les Français se passionnent pour la présidentielle de 2012. Nettement plus qu'il y a cinq ans. 74% trouvent aujourd'hui la campagne intéressante, soit six points de plus en six mois. A l'heure de la cristallisation progressive qui transforme l'opinion en vote, c'est pourtant la stabilité qui domine. Tout bouge. L'agenda de la campagne n'a jamais été aussi flou. Les candidats foncent dans le brouillard sans savoir ce que sera la situation du pays, au début de l'année prochaine. Et malgré cela, rien ne paraît changer dans la tête des Français. Comme si pour eux, la clé du scrutin présidentiel n'était pas affaire de désir mais de simple rejet. Pour le plus grand malheur du président sortant.

    Nicolas Sarkozy est pris dans une contradiction qui n'est pas nouvelle. Mais, cette fois-ci, elle le concerne directement. On l'avait déjà constaté lors des municipales et des régionales de 2008 et 2010. L'UMP et ses candidats réalisent de bonnes performances au premier tour, mais ils sont balayés au second, faute de savoir rassembler. Dans l'enquête de la Sofres, le président sortant ne laisse que des miettes à ses concurrents de la droite républicaine. A eux quatre, Dominique de Villepin, Hervé Morin, Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignant totalisent à peine 3% des voix ! L'hyperprésident fait campagne comme il gouverne. Il ne veut voir qu'une tête : la sienne. Il continue à croire, contre vents et marées, que seule la dynamique d'un premier tour dont il sortirait en tête peut lui assurer la victoire finale. Son score actuel, 28%, est, de ce point de vue, encourageant mais encore trop faible.

    D'autant qu'il est flanqué, au centre comme à l'extrême-droite, de deux concurrents dont les potentialités électorales restent fortes. Marine Le Pen perd du terrain (16,5%, soit quatre points de moins en sept mois), François Bayrou n'est plus aussi flambant qu'en 2007 (7%, soit une hausse d'un point et demi sur la même période) mais, sans l'apport de leurs électeurs au tour décisif, Nicolas Sarkozy n'a aucune chance de l'emporter. Or, pour l'instant, seuls 23% des bayrouistes et 36% des lepénistes choisiraient, au second tour, le président sortant. Beaucoup trop peu pour espérer battre François Hollande qui, lui, rassemble une très large majorité de la gauche et des écolos, attire 63% des électeurs de François Bayrou et même 29% de ceux de Marine Le Pen.

    Pour entamer sa campagne, Nicolas Sarkozy a choisi de mettre la barre à droite. Il souffle sur les braises nationalistes et sécuritaires. C'est une option dangereuse qui donne la mesure de la situation périlleuse dans laquelle il se trouve. Le président sortant, dans une démagogie sans limite, joue bien tactiquement. Mais il joue encore avec une paire de trèfles face à son seul adversaire : François Hollande.

    La force de François Hollande : savoir rassembler

    Pilonné par la droite, empêtré dans l'accord Verts-PS, ridiculisé par Mélenchon, le candidat socialiste n'a plus bonne presse. Son entourage se donne volontiers des frissons. "La ségolénisation", comme dit méchamment Cohn-Bendit, serait en train de le guetter. Et pourtant… En termes d'image, François Hollande ne progresse pas. Sa "présidentialité" reste sujette à caution. A force d'occuper le terrain plutôt que de mener campagne, il n'inspire guère le désir. Le sondage Sofres souligne toutefois l'équation de son succès annoncé. 48% des Français croient en effet qu'il sera élu président le 6 mai 2012. Seuls 34% font le même pronostic pour Nicolas Sarkozy.

    La force de Hollande tient à sa capacité de rassemblement au second tour, au-delà du périmètre de la gauche. Son talon d'Achille est, potentiellement, de ne pas dominer suffisamment son camp au premier. On n'en est pas encore là, si l'on considère que ses 31% sont une remise à niveau, et non pas l'amorce d'un inéluctable déclin. Pour l'instant, ce n'est pas avec ses partenaires que le candidat socialiste a le plus de soucis, sur le plan électoral. Chevènement n'existe plus dans l'opinion. Eva Joly flotte mais ne coule pas. Mélenchon occupe suffisamment bien son couloir pour redonner vie à la force communiste sans retrouver les scores antérieurs de l'extrême-gauche. Tout ce petit monde communie dans un antisarkozysme trop puissant pour ne pas se retrouver côte à côte lorsqu'il s'agit de choisir entre Hollande et Sarkozy. Dans la campagne de 2007, on avait pu constater que le danger pour la candidate socialiste, dès lors que sa crédibilité était en cause, venait moins de la gauche que du centre. Au moment où il se lance en campagne, Bayrou est à un étiage modéré qui était déjà le sien il y a cinq ans. Ce qui ne l'avait pas empêché de terminer à plus de 18%.

    Le trouble suscité par l'entame laborieuse de François Hollande est finalement à lire au regard de sa situation dans les sondages. Le candidat socialiste incarne plus un point d'équilibre qu'un élan véritable. Cela correspond d'ailleurs à son caractère, à sa manière de faire expérimentée durant de longues années à la tête du PS et au type de présidence qu'il aimerait demain instaurer. Cette présidence parlementaire suppose bien sûr la domination d'un seul, mais aussi une capacité d'arbitrage entre forces politiques rivales.

    Tout le problème de la campagne hollandaise est là. C'est pour l'instant d'avantage une construction politique – au demeurant imparfaite – qu'une tentative de mobilisation de toutes les forces de la société. D'ici à mai prochain, le candidat socialiste fait le pari que les Français ne se mobiliseront pas autrement que par les urnes et que ne se réveillera pas, au cœur de la gauche, le clivage mortifère de la campagne de 2005 sur le traité constitutionnel européen, alors que le couple franco-allemand avance sur le chemin d'une intégration renforcée. Son calcul est que l'antisarkozysme restera jusqu'au bout l'axe structurant de la campagne. Pour le moment, ça tient…

    François Bazin - Le Nouvel Observateur

    Cet article est publié dans l'hebdomadaire du jeudi 1er décembre.

    Présidentielle 2012 : sondage TNS Sofres pour Le Nouvel Observateur et i Télé (novembre 2011)

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  • Communiqué de Christian PAUL sur le SROS de Bourgogne « Projets médicaux : lançons l’alerte ! »

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  • Le candidat à l'élection présidentielle a visité l'usine de Saint-Gobain à Vaujours le lundi 28 novembre, l'occasion de présenter ses propositions sur l'industrie.

    «Pour remettre le pays au coeur d'une dynamique, l'industrie en sera le levier», «alors que la part de l'industrie dans la valeur ajoutée est passée de 18 à 13% et que 750 000 emplois industriels ont été perdus en dix ans» a rappelé François Hollande.
     
     
     

    Le point presse

     
    François Hollande suggère :
    - d'identifier les filières industrielles d'avenir
    - de créer des emplois via les économies d'énergie et les énergies renouvelables, qui représentent un gisement d'emplois considérable
    - de favoriser l'innovation et l'investissement avec une fiscalité des entreprises qui sera modifiée
    - de développer les PME...
     
    «Il n'y aura pas de redressement du pays sans un redressement économique et industriel», a également déclaré François Hollande. Celui-ci a rappelé les trois grandes priorités de son projet :
    1) le redressement du pays sur les plans budgétaire et industriel
    2) la justice sans laquelle aucun effort ne pourra être sollicité
    3) la jeunesse et l'éducation
     

    Le diaporama photo

     
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  • Danièle MITTERRAND vient de s'éteindre telle une flamme qui jusqu'alors éclairait notre conscience et nous réchauffait le coeur.
    Flamme de la liberté, flamme de la résistance, elle n'avait pas besoin d'être la première dame de France pour être une grande dame.
    Elle était grande avant tout par sa grandeur d'âme et elle l'a démontré tout au long de sa vie : résistante à l'âge de 17 ans, engagée dans toutes les grandes causes, refusant la fatalité et l'injustice, refusant la compromission avec les puissants, restant indifférente à la célébrité, se jouant des obligations protocolaires ou diplomatiques, elle n'écoutait que sa conscience.
    Sous une apparente discrétion, une vraie douceur et même une certaine fragilité, se cachait une vraie combattante qui ne concédait rien à ses idéaux.

    La dernière fois que je l'ai vue c'était l'an passé dans le Morvan à l'occasion du mariage d'un ami d'enfance.
    Je lui ai alors dit toute l'admiration que j'avais pour elle et pour le combat qu'elle menait pour le droit d'accès à l'eau pour chaque être humain.
    Elle m'avait alors répondu qu'elle était la bête noire des multinationales de l'eau, notamment françaises, avec un grand sourire qui montrait bien son plaisir de contrer ces puissants !

    Femme libre, dame de de coeur, humaniste, généreuse, indignée, engagée, résistante, rebelle, combative, idéaliste, elle restera pour toutes les personnes engagées à gauche un exemple de militantisme et d'engagement. Elle est un modèle qui doit tous nous inspirer.

    Le 1er Secrétaire Fédéral
    Sylvain MATHIEU
    --


    PS58
    PARTI SOCIALISTE - fédération de la Nièvre
    3 rue des Moulins 58000 Nevers
    tél: 03 86 61 54 92
    mail: fede58@parti-socialiste.fr

     

     


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